Budget 2025 · Intervention de Mireille Alphonse au Conseil municipal du 26 mars 2025

Monsieur le Maire, 
Chères Montreuilloises, chers Montreuillois, 
Chers collègues, 

Notre assemblée est, pour la dernière fois de ce mandat électoral appelée à se prononcer sur la pierre angulaire de nos politiques publiques : le budget. Notre intervention portera à la fois sur ce que nous pensons de cet exercice budgétaire pour 2025 et sur ce que nous souhaitons pouvoir améliorer dans les prochaines années.  

Mais avant tout, dans le contexte national et international extrêmement inquiétant dans lequel nous sommes, nous tenons à réaffirmer des principes. Des convictions.  

Après des années à vouloir nous faire croire qu’il fallait choisir entre l’éducation et les retraites, entre la transition écologique et le développement des territoires, entre la réduction de la dette et le service public, nos dirigeants entonnent un nouveau refrain : il faudrait choisir entre la sécurité européenne et l’État-providence.  

Or pour nous, quels que soient les choix que nous serons amenés à faire dans les prochaines années pour protéger l’indépendance européenne face aux deux impérialismes qui nous menacent, à l’est comme à l’ouest, s’il y a un concept à protéger et renforcer, c’est bien cette nécessité de prendre soin des uns des autres.  

C’est bien sûr l’héritage des Lumières et de notre Déclaration des Droits de l’Hommes ;  

C’est la qualité de nos services publics ; 

C’est l’importance de prendre avec sérieux les trajectoires de transition écologique pour  limiter le changement climatique et s’adapter aux bouleversements inéluctables ; 

C’est l’attention aux plus fragiles comme ligne conductrice pour faire vivre nos démocraties.  

Au plan local, nous avons travaillé avec nos collègues à bâtir le budget qui est présenté ce soir selon l’ensemble de ces principes.  

Le groupe Montreuil Écologie – Les Écologistes souhaite d’abord se réjouir de la bonne exécution du budget au second semestre 2024 qui nous permet d’aborder 2025 plus sereinement. La hausse maîtrisée de la dette municipale et des dépenses de fonctionnement, ainsi que la reconstruction d’une épargne brute sont des éléments essentiels pour augmenter notre capacité d’investissement pour les Montreuilloises et les Montreuillois. L’enjeu pour 2025 est de continuer sur cette voie. Nous voulons une ville sûre au quotidien au travers d’équipements publics fiables pour les habitants et dignes pour nos agents. Nous voulons des espaces publics adaptés aux enjeux de notre époque. 

J’évoquerais d’abord les axes d’amélioration qui pourront être autant de souhaits à mettre dans le “pot commun” des réflexions pour la future majorité. J’insisterai sur cinq thématiques. 

D’abord, la démocratie alimentaire. Alors que l’alimentation était positionnée, dès le début de notre mandat, comme l’une des trois politiques prioritaires, les 63 000 € qui lui sont dédiés dans notre budget paraissent bien indigents au regard des besoins énormes sur notre territoire.  

Je sais que la politique (surtout en ce moment) est aussi l’art de faire beaucoup avec très peu ! Et nous l’avons fait : États généraux de l’alimentation en 2021, adoption de la Stratégie Alimentaire Territoriale en février dernier, installation du Conseil Local de l’Alimentation dans lequel siègent tous les principaux acteurs de la ville, appui aux initiatives locales, travail en lien avec le CCAS et le service santé, adhésion à Tables Communes : beaucoup a été mis en place pour garantir l’essor de cette nouvelle politique publique. Mais, confrontés aux hausses des prix de l’alimentation, nous savons qu’il faudra continuer à investir ce champs de l’action publique avec des moyens (en termes de ressources humaines et financières) beaucoup plus conséquents. 

Deuxième sujet : la voirie et l’espace public. L’entretien de la chaussée et la sécurité des équipements dont nous avons la responsabilité (je pense explicitement à la question des bouches incendies) sont l’une des missions premières des municipalités. Or depuis des mois, cette sécurisation de la voirie est devenue compliquée et ce, malgré les relances et les alertes de mon collègue, Djamel Leghmizi.  

Lorsque le temps des grands chantiers (qui vont certes transformer avec bonheur notre ville) sera derrière nous, il faudra enfin réaliser un diagnostic global et établir un plan pluriannuel d’investissements dédiés à la voirie et dotés de moyens bien supérieurs à ce qu’ils sont pour le moment. Aujourd’hui, de trop nombreuses artères ne sont ni sécurisées, ni même agréables à emprunter pour l’ensemble des usagers et notamment les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite, les familles avec poussettes. Sans parler des ornières très dangereuses pour les cyclistes !  

Le rythme de rues rénovées devra donc être accéléré et planifié sur plusieurs années pour pouvoir apporter des réponses claires et justes aux Montreuilloises et aux Montreuillois. 

Troisième sujet : nous réitérons notre soutien au service municipal de la médiation sociale souhaitons le renforcer. Au moment où nos responsables politiques nationaux portent des propositions de plus en plus violentes, où des liens se rompent entre voisins, familles, amis, camarades de classe, notre service de médiation sociale est non seulement une fierté pour la ville, mais un élément indispensable de la cohésion sociale. 

À ce titre, une équipe de 6 médiateurs et médiatrices pour une ville de la taille de Montreuil reste très insuffisante. Rappelons que des villes de tailles similaires fonctionnent avec des équipes d’une vingtaine de médiateurs et médiatrices – c’est à dire plus du double de ce dont nous disposons ! Ce dimensionnement d’équipe permet de développer ce que nous avions commencé à faire : des interventions en milieu scolaire qui avaient été très appréciées.  

Enfin, en matière de politique sportive, notre groupe souhaite répéter son engagement pour la rénovation des équipements et notamment celle des vestiaires. Nos jeunes, et notamment les jeunes filles, ont le droit d’avoir des vestiaires propres, rénovés, où prendre des douches et se changer en toute sécurité. 

En parallèle de ces alertes, notre groupe partage toutefois de vraies satisfactions avec ce budget.  

En premier lieu, nous saluons l’arbitrage fait pour la mise en accessibilité de l’Hôtel de Ville. Bien que 2025 ne verra que le lancement des études nécessaires, pour des travaux commençant dans le prochain mandat, nous sommes heureux de voir ce dossier avancer pour mettre fin à des situations indignes (et illégales) de non-accessibilité de notre “maison du peuple”. 

En deuxième lieu, nous approuvons le fait de voir inscrit au PPI des investissements pour la transition vers les contenants réemployables dans nos cantines scolaires. En effet, malgré les tergiversations du Gouvernement qui a tenté de réintroduire le plastique dans nos cantines – et a échoué – Montreuil avance sur ce terrain, main dans la main avec le syndicat Tables Communes. Les contenants réemployables seront progressivement utilisés dans nos cantines dès la fin de l’année.  

Il s’agit d’une avancée importante pour la santé des bénéficiaires de la restauration collective et pour l’environnement. Le plastique à usage unique doit être éliminé dans tous les secteurs. Nous porterons une attention particulière à ce que cette transformation se fasse en associant les personnels de cantine et en leur donnant les moyens pour utiliser des charges plus lourdes. 

Troisième sujet de satisfaction : l’aire d’accueil pour les gens du voyage sur notre territoire. Il s’agit d’une question essentielle pour l’accueil dans notre ville – d’autant plus  fondamentale en ces temps de replis sur soi et de xénophobie débridée dans notre pays. Montreuil est une terre d’accueil et le restera ! L’enjeu sera désormais de garantir l’avenir de cette aire et de ses habitants après l’installation de la ligne de tramway. 

Quatrième sujet : les efforts en ce qui concerne la pollution des sols. Le travail réalisé pour identifier, étudier les pollutions et trouver les meilleures solutions pour en venir à bout – ou à tout le moins les réduire – est régulier et nécessaire étant donné le passé industriel de Montreuil. Il s’agit bien sûr d’un enjeu de santé publique. Ce travail est déterminant pour l’agriculture, la protection de la nature en ville, l’urbanisme en général et beaucoup de nos politiques à destination de la jeunesse. 

Enfin, dernier sujet que nous apprécions tout particulièrement : celui de la rénovation de la place Croix de Chavaux. En effet, cette place centrale dans la vie de notre commune méritait les investissements que nous parvenons à faire pour réaliser les transformations en cours. C’était un engagement que nous avions pris il y a des années et qui a notamment été travaillé par notre collègue Gaylord Le Chequer en recueillant les avis des habitants lors de plusieurs réunions publiques.   

La future Croix de Chavaux donnera une large place aux mobilités douces, elle sécurisera enfin les cheminements des piétons et des cyclistes. Reboisée, rafraîchie par de nouveaux espaces verts, elle se transformera en lieu de vie, avec des espaces où se poser pour discuter avec les voisins ou simplement reprendre son souffle.  

Tout cela, qui plus est, en rendant les trajectoires pour les voitures et les bus plus fluides – et donc, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. D’ici un an, nous serons toutes et tous heureux de nous promener Croix de Chavaux : il s’agit d’une avancée dont nous pouvons être fiers collectivement.  

Chers collègues, Montreuilloises et Montreuillois, pour toutes ces raisons et en responsabilité, le groupe Les Écologistes – Montreuil Écologie votera en faveur de ce budget. 

Je vous remercie.