Montreuil, le 24 Novembre 2024.
Le 10 octobre dernier, des familles qui avaient trouvé refuge dans un squat rue Gambetta étaient expulsées sur ordre du préfet, malgré les demandes pour y surseoir de la part de la municipalité et de nos différents groupes politiques, en juin 2023, mars 2024 et septembre 2024. Ceci, tant que des solutions de relogement n’étaient pas trouvées.
Un accompagnement en cours
Dès cette première expulsion, la Ville a organisé le suivi social des personnes mises à la rue et a cherché à s’assurer que des solutions soient trouvées, en priorité pour des femmes enceintes et des enfants en bas âge. Nous dénonçons, encore une fois, le choix de la DRIHL (Direction régionale et interdépartementale de l’Hébergement et du Logement) de ne fournir des solutions de relogement qu’à une trentaine de personnes sur les 72 qui vivaient dans le squat (d’après le Collectif Gambetta).
Pour autant, les services sociaux de la ville et les élus en charge du dossier ont poursuivi leurs efforts pour trouver des solutions de relogement et engager un suivi social de long terme. Le 27 novembre, un nouveau rendez-vous était prévu dans ce but. Selon nos informations, au 20 novembre, 4 familles n’avaient toujours pas trouvé de relogement pérenne et d’autres avaient quitté notre territoire
Expulsion et manipulation du 20 novembre : les familles une fois de plus maltraitées !
Mercredi dernier, encadrées par un collectif dans lequel se trouvaient un député Insoumis, époux de l’ancienne candidate (non élue) LFI aux élections législatives de Montreuil en juin, des associations DAL et Médecins du Monde, les familles investissent un bâtiment appartenant à la ville. Parmi elles se trouvent une trentaine de personnes supplémentaires, venues d’autres territoires de l’Ile-de-France. Le Maire signe immédiatement un avis d’expulsion et un contingent démesuré de forces de l’ordre (CRS, BRAV-M) fait ressortir l’ensemble des personnes du nouveau squat. Le collectif de soutien et les personnes sans domicile se retrouvent rassemblés devant la mairie lors d’une manifestation exigeant de trouver des solutions immédiates de mise à l’abri.
Face à cette situation, nous élu.es écologistes, sommes bouleversés – et il faut le dire, en colère – à plusieurs titres.
- Faire appel aux forces de l’ordre pour déloger des personnes sans domicile à la veille d’un épisode de grand froid ne correspond ni à nos valeurs, ni à notre façon d’envisager la façon de gouverner, en responsabilité. Pauvres parmi les pauvres, les familles de l’ancien squat Gambetta ne méritent en aucun cas une telle violence institutionnelle.
- Pour autant, de la part des politiciens ayant de toute évidence “monté” cette séquence, il y a là une nouvelle instrumentalisation de la détresse des plus faibles que nous réprouvons avec force. D’autant que – faut-il le préciser – une fois les bigophones rangés, aucune solution de relogement, ni de suivi n’est proposée par les mêmes manifestants.
- Manipuler la compassion légitime et sincère de militants à des fins de joutes politiciennes n’est certainement pas, en la période si difficile que nous traversons toutes et tous, le bon moyen de préserver la paix sociale dont nous avons éperdument besoin. Et ceci d’autant plus que, nous le portons et en sommes fiers, Montreuil développe une politique de soutien aux plus démunis, notamment sur l’accès au logement, qui devient rare dans notre pays.
Notre appel : solidarité avec les sans domicile et mise en responsabilité de l’État
- Nous souhaitons que le dialogue entre le Collectif Gambetta et la municipalité reprenne, sur des bases sereines et avec des objectifs de vie décente dans des logements pérennes, en lien avec les services de la DRIHL.
- Nous demandons à ce qu’aucune décision d’expulsion ne soit prise lors de la trêve hivernale.
- Nous soutenons la demande de notre collègue de Génération.S de participer à la Nuit des Solidarités pour montrer au plus grand nombre l’importance des situations de mal logement au sein de la ville.
- Nous demandons à ce que notre ville parte à l’offensive, face à l’État et à la Région, pour faire de la question de l’hébergement d’urgence une grande cause régionale et nationale. Nous savons que de nombreuses villes de banlieue vivent les mêmes difficultés que nous et pensons qu’il est grand temps de ne plus réagir “au coup par coup”, mais d’obliger l’ensemble des décideurs à prendre cette réalité à bras le corps. L’honneur de notre ville, toujours à la pointe en matière d’accueil, s’en trouverait raffermi.
Contact presse : mireille.alphonse@montreuil.fr