Propos liminaire de Mireille Alphonse au Conseil municipal du 25 septembre 2024

Monsieur le Maire,
Cher.es collègues,
Chères Montreuilloises, chers Montreuillois,


La situation politique de notre pays est grave. Notre démocratie n’est plus seulement
malmenée, elle est menacée de mort cérébrale par celui qui devrait être le garant des
institutions : le Président de la République !

Non seulement la règle démocratique qui seule prévalait jusqu’à présent, et voulait qu’un 1er
ministre soit issu des rangs du rassemblement politique ayant été en tête des élections
législatives… non seulement cette règle a été bafouée par Emmanuel Macron ; mais le
gouvernement qui vient d’être nommé est issu des partis ayant perdu à deux reprises face
aux électrices et électeurs français.

Pire encore, alors que les élections législatives anticipées, décidées par le Président seul, ont
donné lieu à un sursaut antifasciste via le Nouveau Front Populaire et le Front Républicain de
second tour… le Gouvernement Barnier est soumis à la bonne volonté de l’extrême-droite.
Cette situation est tellement effarante, que l’une des stars de la récente Fête de l’Humanité
a été un ancien Ministre de Jacques Chirac, l’un des seuls, à droite, à produire une analyse
clairvoyante de la situation !

Qui aurait pu prédire, également, qu’un Ministre de l’Intérieur reprenant les thèses ignobles
de “Français de papier” puisse rester avec la confiance du soi-disant “arc républicain” ? C’est
là le énième avatar politique sous le Président Macron !

Alors que partout en France, et la semaine dernière à Montreuil, nous venons de fêter les 80
ans de la libération du joug de l’extrême-droite européenne, cette situation est odieuse,
révoltante. Et je ne peux m’empêcher de penser à toutes les résistantes et tous les résistants
de 39-45 qui doivent se retourner dans leurs tombes.

Aux plans économiques, écologiques et sociaux le Président Macron et ses proches mettent
aussi le pays dans une situation désastreuse. Et cela a des conséquences gravissimes pour nos
collectivités.

Permettez-moi d’appuyer sur les budgets dévolus aux transitions écologiques. Moins 35% de
budget pour l’ADEME, soit 500 millions d’euros en moins ! Moins 1.5 milliards d’euros pour
le Fonds Vert !

Couper aussi violemment dans ces budgets, c’est couper dans les projets locaux de transition,
notamment le Fonds Chaleur qui est un outil majeur de décarbonation des chauffages partout
dans notre pays ! Couper dans le Fonds Vert, c’est amputer la capacité des collectivités locales
à rénover, financer des initiatives locales de transformation écologique de nos activités !
Ces actions ont, par exemple des conséquences dures sur l’action de nos Agences Locales
de l’Énergie et du Climat, les ALEC. Comme vous le savez, je suis Présidente de la 2ème plus
grande ALEC d’Île-de-France, après celle de Paris. Nous accompagnons les collectivités
territoriales, dont Montreuil et Est Ensemble, dans leurs stratégies de transition énergétique.
Nous sommes auprès des habitants qui nous sollicitent pour la rénovation énergétique de
leurs logements. Et grâce à l’inconséquence, mâtinée d’ultra-libéralisme des équipes
macroniennes, pour la première fois de notre vie (c’est-à-dire depuis 26 ans), nous ne savons
pas en cette fin septembre comment nous serons financés en 2025. Le dispositif pré-existant
de l’État prend fin au 31 décembre 2024 et le dispositif à venir… se fait toujours attendre !
Ces règles de financement, qui n’arrêtent pas de changer, mettent en danger non seulement
notre capacité à répondre à la demande des habitants, mais aussi l’emploi des 30 salariés de
l’Alec, dévoués à la transition de nos territoires.

Bien sûr nous nous battons pour éviter le pire et bien sûr je sais pouvoir compter sur la
solidarité de nos collectivités territoriales et de leurs élus, au 1er rang desquels, vous Monsieur
le Maire, cher Patrice. Mais alors que Bercy a osé dire que les finances de la France étaient
mal en point à cause des collectivités locales, soi-disant trop dépensières, je ne peux
m’empêcher de tirer la sonnette d’alarme avec une conviction : de l’école à l’hôpital, en
passant désormais par le service public local de la transition énergétique, c’est tout le service
public qui est menacé de mort. Certes lente, mais sûre !

L’heure n’est plus à l’indignation, elle est au combat.

Notre groupe s’associera avec conviction aux événements locaux qui renforceront la lutte
contre ce gouvernement illégitime et, déjà, inique. Au plan national, nous nous associerons à
toutes les actions pour mettre en œuvre une 6ème République, vraiment démocratique,
vraiment sociale, vraiment écologique.

Je vous remercie.