Conseil municipal du 7 février 2024
Monsieur le Maire,
Chers collègues,
Chères Montreuilloises et chers Montreuillois,
Notre Conseil municipal est une nouvelle fois amené à se prononcer ce soir sur un rapport sur les orientations budgétaires qui s’avère difficile. Cet exercice est cependant crucial pour que nous puissions nous faire une idée des enjeux économiques, fiscaux et budgétaires auxquels fait face notre Ville. Les crises inflationnistes et énergétiques, combinées à certaines décisions de l’État menacent les grands équilibres budgétaires de Montreuil, que nous avons pourtant travaillés à rétablir au cours de ces dernières années.
En effet, au cours des dernières années, le budget de notre Ville a été mordu, je dirais même empêché, par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt. Il s’agit d’un contexte qui échappe à notre majorité et qui, malheureusement, pénalisera Montreuil pour plusieurs années. Notre endettement, qui est toujours resté haut malgré une baisse légère et continue depuis 2015, va devenir de plus en plus cher à entretenir. Cette situation réclame une gestion optimale de nos finances publiques, afin de garantir nos capacités d’investissement, déjà en-deçà de nos besoins. Le groupe EELV – Montreuil Écologie s’associe aux réflexions de la majorité pour résoudre cette équation entre niveau de qualité des services publics et hypothèque de l’avenir par la gestion financière.
Ce rapport montre la détermination de notre majorité à investir dans des équipements nécessaires à la vie des Montreuillois et Montreuilloises : groupes scolaires, entretiens des parcs, rénovation du bâti, restauration scolaire en gestion publique, budget participatif et Plan arbres. Ces investissements, nécessaires, nous permettent de tenir nos promesses à la population de Montreuil, mais ne sont pas suffisants au regard du défi que pose le changement climatique et la situation démographique de notre ville.
D’où une perspective assez claire et malheureuse : nous allons être forcés d’adopter un budget d’austérité pour garantir nos services publics essentiels et les équilibres de nos finances. Nous sommes d’autant plus attristés par cette nouvelle que les investissements pour l’adaptation et l’atténuation vis-à-vis du changement climatique n’ont jamais été aussi nécessaires ! Cette réalité nous rappelle à quel point il est nécessaire de trouver les leviers locaux pour répondre aux crises et garantir la viabilité de nos services, notamment pour les plus précaires déjà gravement touchés par l’inflation.
Notre groupe, dans une logique de construction avec le reste de la majorité, souhaite réaffirmer une série de priorités que le budget 2024 et ceux qui suivront devront selon nous suivre.
Nous réaffirmons tout d’abord notre détermination à prioriser, dans nos investissements, la rénovation de nos équipements les plus énergivores et qui pénalisent les plus fragiles dans leur santé. Nous parlons ici, plus spécifiquement, des équipements scolaires et sportifs : dans l’esprit du rapport, nous devons chercher toutes les subventions possibles pour la transition écologique et c’est dans cet esprit que nous voulons solliciter le programme “Éduc’Rénov”, au travers de la MVE pour nos écoles. Il s’agit de 2 milliards d’euros mis sur la table par différents acteurs, dont la banque des territoires, à destination des collectivités qui veulent mettre en place des projets de rénovation thermique de leurs bâtiments scolaires ! Pour les infrastructures sportives, l’urgence est toujours là malgré des progrès en matière de rénovation du stade nautique Maurice Thorez qui va nous permettre d’économiser eau et énergie.
Nous sommes aussi déterminés à investir dans la médiation sociale, qui en tant qu’institution a fait ses preuves et est nécessaire dans une ville à la démographie changeante comme Montreuil. Ces métiers sont utiles et apportent beaucoup aux Montreuillois et Montreuilloises, et doivent être à la fois mieux reconnus, mais surtout, la Ville doit procéder au recrutement de plus de médiateurs et médiatrices ! Nous comptons aujourd’hui 6 postes pour une ville de 112 000 habitants. Si nous suivons la moyenne nationale, qui est d’un médiateur pour environ 5000 habitants, nous devrions en avoir une vingtaine.
Enfin, nous devons être vigilants concernant les futures réformes des collectivités territoriales qui seront proposées par le Gouvernement. En effet, ces trois dernières décennies ont marqué un recul drastique de l’autonomie fiscale des communes et de notre capacité à financer les transitions et nos services publics : une réelle décentralisation ne confère pas que des compétences, mais aussi des mannes de financement ! Au niveau national comme au niveau local, les écologistes appellent, en ce sens, à réfléchir à de nouveaux leviers fiscaux locaux pour financer nos services publics, les investissements dont nous avons besoin tout en respectant les grands équilibres financiers.
Chers collègues, je vous remercie !