Intervention de Mireille Alphonse concernant le budget 2022 – la décision modificative n°1

Cette décision modificative est « malheureusement » compréhensible, essentiellement compte tenu du contexte des augmentations très importantes, des prix de l’énergie. Comme d’autres, notre collectivité doit donc payer une facture imprévue, résultant pour une large part disons-le, de politiques gouvernementales que nous ne partageons pas. Depuis des décennies en effet, les gouvernements successifs ont vécu dans le déni face aux conséquences multiples de l’utilisation sans frein des énergies fossiles des conséquences désastreuses pour la qualité de l’air et pour l’ensemble du vivant sur notre planète. Des conséquences nuisibles aux plans social et sanitaire !

Intervention effectuée lors du conseil municipal du 7 décembre 2022

Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs mes cher.e.s collègues,

Chères Montreuilloises et chers Montreuillois

Cette décision modificative est « malheureusement » compréhensible, essentiellement compte tenu du contexte des augmentations très importantes, des prix de l’énergie.

Comme d’autres, notre collectivité doit donc payer une facture imprévue, résultant pour une large part disons-le, de politiques gouvernementales que nous ne partageons pas !

Depuis des décennies en effet, les gouvernements successifs ont vécu dans le déni face aux conséquences multiples de l’utilisation sans frein des énergies fossiles – des conséquences désastreuses pour la qualité de l’air et pour l’ensemble du vivant sur notre planète. Des conséquences nuisibles aux plans social et sanitaire !

Car si nous avons aujourd’hui à payer ce type d’augmentation, c’est bien parce que rien n’a été fait avec suffisamment de sérieux, d’anticipation et de choix stratégiques pertinents dans la politique énergétique de notre pays.

  1. Tout d’abord, les modes de fixation du prix de l’énergie au niveau européen lient de façon aberrante le prix de l’électricité à celui du gaz. Ils accroissent considérablement notre vulnérabilité à l’égard des fluctuations des marchés et sont responsables pour grande partie des augmentations insupportables de l’électricité. Du fait de ce mécanisme, l’entrée en guerre de la Russie de Poutine contre l’Ukraine aggrave ces vulnérabilités et tensions sur les marchés.
  2. Nous payons également le prix du refus des gouvernements successifs d’engager résolument notre pays sur la voie de production d’énergies renouvelables – le meilleur gage d’indépendance et de respect des enjeux climatiques. À ce titre nous nous félicitons du développement de la géothermie à Montreuil et du partenariat avec la coopérative Électrons solaires, des programmes que nous souhaitons voir se développer.
  3. Nos impôts servent à payer la gabegie liée à cette idéologie du tout nucléaire et en l’occurrence le programme de l’EPR. La centrale de Flamanville aurait dû commencer à fonctionner il y a 10 ans, elle était budgétée au départ à hauteur de 3 milliards d’euros, nous en sommes à 12,7 milliards et … elle ne fonctionne toujours pas ! Mais le président Macron annonce qu’il faut accélérer le tout nucléaire !… Par ailleurs, au sein des anciennes centrales nucléaires mal entretenues, 20 réacteurs sur 56 sont aujourd’hui à l’arrêt ! Ce qui n’est pas non plus rassurant en termes de sécurité…
  4. Enfin, dans le domaine de la rénovation énergétique du bâti, nous payons également le refus réitéré, de gouvernement en gouvernement, de travailler cet immense chantier en partenariat avec les collectivités territoriales. Voilà plus de 10 ans que des parlementaires, des élus locaux demandent avec insistance qu’une partie des taxes carbone soit redistribuée au plus simple vers les collectivités territoriales ayant adopté des PCAET. Ce « ruissellement », efficace pour le coup, nous aurait permis d’engager depuis des années les chantiers nécessaires pour construire la sobriété dans nos territoires.

Bien sûr, le gouvernement a lancé le récent Plan de Rénovation énergétique des bâtiments. 14 milliards d’euros sont alloués à ce chantier sur 5 ans.

Mais, première objection, il faudrait au moins quadrupler ce chiffre pour répondre aux besoins de nos concitoyens et pour correspondre aux objectifs de la stratégie nationale bas carbone d’ici à 2050 !

Et deuxième objection, je peux témoigner, en tant que présidente de l’Alec MVE, l’association en charge du service public local de l’efficacité énergétique, que les financements de l’État pour nous aider à accompagner ce mouvement auprès des ménages et des bailleurs ne sont assurés que jusqu’à … fin décembre 2023. Ensuite, c’est la grande inconnue ! Ceci alors que nous savons combien l’accompagnement des ménages est fondamental pour les aider à obtenir les financements nécessaires et à engager les rénovations pertinentes.

On le voit, dans aucun des grands domaines concernés par l’énergie, la réponse du gouvernement n’est à la hauteur des enjeux.

Désormais, la grande question qui est devant nous toutes et tous est : allons-nous parvenir, ensemble, à œuvrer dans des proportions suffisantes pour engager sérieusement nos territoires sur la trajectoire de la nécessaire transition énergétique ?

Notre groupe espère très fortement que la réponse soit « oui » !

En attendant bien évidemment notre groupe EELV Montreuil écologie votera la Décision modificative du budget – et vous comprendrez pourquoi aussi, notre groupe a co-signé le prochain vœu qui sera présenté sur l’énergie.

Je vous remercie