Intervention sur le vœu de la majorité municipale à propos de l’éducation

Conseil municipal du 29 juin 2022 Avec l’adoption du vœu sur l’éducation, proposé par la majorité municipale, nos élu·e·s ont rappelé le constat d’échec de l’action de l’État en Seine-Saint-Denis pour réduire les inégalités sociales & territoriales. 

Conseil municipal du 29 juin 2022

Monsieur le Maire,
cher·e·s collègues,

Le groupe écologiste votera ce vœu sur l’éducation. D’abord pour confirmer et dénoncer le constat désastreux des nombreuses fermetures de classes et de dispositifs pédagogiques importants pour la qualité du service public de l’Education nationale. Je pense aussi au manque de moyens dont souffre la médecine scolaire, qui constitue pourtant un levier important de santé publique pour les enfants de familles défavorisés.

Nous voterons aussi pour appuyer les demandes exprimées dans ce vœu proposé par Dominique Attia, pour un moratoire sur la fermeture de classes à Montreuil et un plan de rattrapage ambitieux pour la rentrée scolaire 2022.

Nous voterons enfin, car nous partageons l’inquiétude des parents d’élèves qui ressentent une injustice, face au traitement appliqué aux écoles de notre département.  

Je tiens à rappeler qu’en Seine-Saint-Denis, un élève de l’éducation prioritaire perd environ un an sur toute sa scolarité pour cause de non-remplacement d’enseignants. Autre exemple : le collège le mieux doté en personnel éducatif est toujours moins bien doté que les collèges voisins de Paris ou du Val-de-Marne. Enfin, pour un enfant devant bénéficier d’une mesure d’assistance éducative, il s’écoule en moyenne 18 mois entre la décision du juge et l’entrée en vigueur de la mesure, faute de moyens, avec tout ce que cela comporte de souffrances.

Ces inégalités territoriales saisissantes ne sont pas nouvelles. Elles sont combattues dans nos villes par les élus locaux. Elles étaient également pointées dans un rapport parlementaire de mai 2018, approuvé par une grande majorité des parlementaires de Seine-Saint-Denis. Après analyse de trois missions régaliennes que sont l’éducation, la police et la justice – ce rapport concluait à des « défaillances » dans l’action de l’État en Seine-Saint-Denis, réclamant à la fois des moyens et une vision plus globale et ambitieuse dans chacun de ces trois domaines.

Le rapport pointait qu’en matière d’éducation, la Seine-Saint-Denis n’est pas armé pour contrebalancer les inégalités sociales qu’on y trouve. On peut se demander si les zones prioritaires sont si prioritaires que ça, puisque la jeunesse et le statut de non-titulaires des enseignants (trois fois plus nombreux qu’à Paris) et leur turn-over très important (seulement 15 % restent plus de 8 ans) n’aident pas à réduire les fortes inégalités.

Nous profitons donc de ce vœu pour dénoncer ces inégalités sociales et territoriales et la problématique de dégradation de service public dont elles témoignent. Parce que regarder cette situation en Seine-Saint-Denis, c’est tout simplement regarder en face les problèmes de la France d’aujourd’hui pour exiger des réponses concrètes. Espérons que le nouveau Ministre de l’Education nationale saura l’entendre et agir pour que les écoles de la République soient au rendez-vous du combat pour l’égalité et la réussite scolaire.