Réponse à M.Guillot qui évoquait la tutelle de la ville en 2014

Conseil municipal du 30 mars 2022 Disons-le clairement, Monsieur Guillot : NON, la ville de Montreuil n’a jamais été sous tutelle. Il faut suffit de faire une recherche de quelques secondes sur Internet pour le vérifier.

Conseil municipal du 30 mars 2022

Monsieur le Président.

Je n’avais pas prévu d’intervenir sur le budget, mais je tiens, en complément des éléments apportés par Yann Leroy, à répondre à Julien Guillot sur la prétendue faillite de la ville en 2014.

Mon intervention détaillée et argumentée (sur la base des informations disponibles sur le site de la ville) répond aussi à celles et ceux qui prennent l’année 2014 – exceptionnelle en matière d’investissement – comme référence (biaisée) et comme point de départ d’un long et périlleux effort de redressement des comptes municipaux.

Disons-le clairement, Monsieur Guillot : NON, la ville de Montreuil n’a jamais été sous tutelle. Il faut suffit de faire une recherche de quelques secondes sur Internet pour le vérifier.

Il y avait néanmoins des ratios financiers dégradés en 2014, mais ils sont le fruit de plusieurs facteurs :

  • Un contexte de baisse des recettes en provenance de l’État – près de 2,5 M€ de perte en dotations et compensations fiscales diverses- merci Monsieur Hollande,
  • Une hausse obligatoire des dépenses de plus d’1 M€ – pour financer la nécessaire et positive réforme des rythmes scolaires (merci Vincent Peillon),
  • Il en résultait budget primitif 2014 adopté le 14 décembre 2013 en légère baisse par rapport à celui de 2013 (– 0,6 %), ce qui est très rare pour un budget communal, ce qui démontre qu’il n’y avait à l’époque aucun dérapage des dépenses de fonctionnement (il est intervenu un peu plus tard) mais témoignant au contraire d’une parfaite Maîtrise des dépenses de personnel, en dépit de l’ouverture de nouveaux équipements (crèches Duclos et Rosenberg, écoles Stéphane Hessel et Zéfirottes, le centre social Bel-Air…)

Surtout, et la deuxième partie de ma réponse peut aussi intéresser mes collègues qui ont la lourde tâche de faire atterrir la programmation pluriannuelle du mandat, les années 2012, 2013 et 2014 ont été marqués par un niveau exceptionnel d’investissement. 55M€ contre une moyenne de 25M€ les années suivantes et 40M€ en 2022.

Oui, la dégradation des ratios en 2014 était au service d’un effort nécessaire pour la Ville et d’un niveau record d’investissement pour Montreuil.

Rien qu’en 2014, la fameuse année noire, pointée par certains :

La Ville a financé 6,3M€ pour la rénovation du centre-ville et la place Jean  Jaurès, le groupe scolaire Hessel Zephirotte, inauguré par Patrice Bessac, le groupe scolaire Boissière Acacia, la piscine des Murs à Pêches. Côté culture, la Ville finançait alors la fin de l’installation du cinéma le Méliès dans son nouvel écrin au centre-ville, la rénovation théâtre des Roches et du théâtre Berthelot. En 2014, nous inaugurions le Musée du 116 rue de Paris, devenu Centre Tignous. *

Toujours en 2014, la Ville de Montreuil a investi 4M€ de rénovation énergétique (le niveau que nous devrions retrouver pour espérer améliorer notre patrimoine et respecter les obligations du décret tertiaire) et 3M€ de rénovation du parc OPHM après 7M€ en 2013. 

Le sport n’était pas en reste, car en 2014 – année noire pour certains – nous avions dépensé 5M€ pour le Gymnase Diderot, nous avons rénové des terrains Habibou-Sow, Édouard-Vaillant, Paul-Doumer… ; nous avons financé la couverture du boulodrome André-Blain ; livré des vestiaires et annexes agrandis au stade Jules-Verne ; tout ça en plus de la piscine des MAP déjà citée.

La liste n’est pas finie : en 2014, la ville investissait 5M€ pour la rénovation du Bel Air (espace public et rénovation du château d’eau).
Je pense aussi à l’aménagement de l’école Relais, qui s’est révélé bien pratique quand il a fallu rénover d’autres écoles ou en ouvrir à la hâte quand la démographie scolaire nous y a contraint, faute d’anticipation (ou de moyens pour anticiper).

Côté éducation, la Ville finançait en 2014 les études préalables aux travaux de réhabilitation des écoles Jean-Jaurès et Nanteuil ; l’acquisition du terrain Bourgeois et la programmation du groupe scolaire Marceau ; la réfection des toitures à Estienne-d’Orves et Henri-Wallon ; et ce sans compter la reconduction de l’enveloppe spécifique dédiée à l’entretien des écoles et l’aménagement des locaux pour s’adapter à la nécessaire réforme des rythmes scolaires en vigueur depuis septembre 2014.

Je pense enfin, à un projet exemplaire et trop rare en France, que Claude Reznick et Dominique Voynet avaient oser faire entre 2010 et 2015 : financer une MOUS pour accompagner et faciliter l’insertion sociale et économiques de 80 familles Roms montreuilloises, à la rue après l’incendie de leur campement en 2008.

Alors oui, avec un peu de recul, je n’ai pas honte des choix faits par nos prédécesseurs, mes prédécesseurs écologistes et leur majorité de l’époque, conduite par Dominique Voynet.

Je suis fier du niveau d’investissement de l’époque et je rêve qu’on puisse retrouver ce même niveau d’investissement sur ce mandat.

Cher·e·s collègues, si nous réussissons ensemble nos projets de mandat pour la rénovation urbaine de la Noue et du Morillon, la construction des écoles et des équipements dont la ville a besoin, la construction d’une cuisine centrale, l’amélioration de nos rues, places et espaces publics, nous pourrions retrouver des ratios dégradés (comme en 2014) en fin de mandat, en 2025-2026
C’est ce qui arrive, Monsieur Guillot, quand on met le paquet sur la réalisation des projets concrets en fin de mandat, au service des habitants de notre ville.

Je vous remercie.