Conseil municipal du 30 mars 2022
Intervention sur le compte administratif pour le vote du budget 2022, par Wandrille Jumeaux pour le groupe EELV / Montreuil écologie
Monsieur le Maire,
Cher-e-s collègues,
Chères montreuilloises, chers Montreuillois,
Le compte administratif est souvent l’occasion de regarder à la loupe les fameux ratios qui sont censés vérifier la situation financière d’une collectivité.
Si nous pensons qu’une bonne gestion est toujours souhaitable,
si nous pensons que maintenir un bon équilibre budgétaire pour préserver des marges de manœuvre pour rendre le meilleur service à la population,
en revanche nous ne sommes pas en idolâtrie devant ces fameux ratios, dont on sait bien qu’on utilise les uns et les autres en fonction des circonstances et des besoins de justifications.
On a bien vu combien une certaine orthodoxie budgétaire, qui plaçait au-dessus de la tête de tout gestionnaire l’épée de Damocles de la dette, a volé en éclat, lors de la survenue de la crise sanitaire. Soudain, le recours à l’emprunt n’était plus tabou : et les tenants l’économie libérale ont bien été obligés de mettre en avant la puissance publique, avec le recours à l’emprunt, à la fois pour sauver l’économie et pour amortir les dégâts sociaux d’entreprises en difficultés.
Limités dans leur autonomie, les communes n’ont pas cette possibilité de recours à l’emprunt presque sans limite, alors nous sommes contents de voir dans ce compte administratif, que le remboursement de la dette est couvert par l’épargne nette, épargne nette qui passe de 1,10 millions d’euros à 5,67 millions, ce qui nous permet une capacité d’autofinancement. L’équilibre budgétaire est donc assuré.
Pour autant, nous ferons deux observations :
- Avec près de 10 millions d’euros, les droits de mutation sont situés à un niveau élevé. Cela n’est pas reproductible, par définition, d’une année sur l’autre. D’autre part, cela traduit sans doute un « dynamisme » du marché immobilier sur la ville, dynamisme qui est on le sait, souvent générateur d’une hausse des prix de l’immobilier, et au bout du compte ferme l’accès au logement, y compris pour ceux que l’on appelle « classes moyennes ».
- Deuxième observation, sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir lorsque nous aborderons le prochain budget : si la situation financière de la ville s’est améliorée, elle reste à un niveau que nous qualifierons de « modeste », pour dégager les capacités d’investissement qui sont nécessaires.
Pour ne prendre que quelques « gros dossiers » que la ville doit gérer dans l’intérêt de ses habitants, les programmes de rénovations urbaines de la Noue et du Morillon, le projet de restauration collective publique, ou encore les besoins considérables de rénovations thermiques, …font appel à d’importants co financements de la Ville.
Autres éléments susceptibles de rogner sur les capacités d’investissement de la ville : bien évidemment le renchérissement du cout de l’énergie, le retour d’une inflation dont on peut craindre qu’elle ait aussi un impact dur les taux d’intérêts, et cela a été dit les incertitudes sur le politiques gouvernementales qui seront appliquées aux collectivités locales.
Je vous remercie.