Intervention sur le projet de budget 2022

Conseil municipal du 30 mars 2022 Intervention de Djamel Leghmizi sur le projet de budget 2022.

Conseil municipal du 30 mars 2022

Intervention de Djamel Leghmizi sur le projet de budget 2022

Monsieur le Maire,

Cher·e·s collègues,

Chères Montreuilloises, chers Montreuillois,

Notre Conseil municipal est amené à se prononcer ce soir sur le projet de budget 2022. C’est un moment important pour la vie de notre collectivité, qui a été précédé, comme il se doit, lors du Conseil municipal du 8 février, du débat autour du Rapport d’orientation budgétaire.

Pour le groupe écologiste, notre collègue Anne-marie Heugas, soucieuse d’identifier les enjeux de la préparation budgétaire, avait alors eu raison, de souligner quelques-uns des sujets très importants pour la vie des Montreuillois, qui devaient nous mobiliser dans l’élaboration du budget.

Parmi ces sujets :

– Ceux de l’école, première compétence de la commune, qui fait appel à de gros investissements d’entretien, et de créations pour tenir compte de la croissance démographique,

– Ceux des programmes de Rénovation urbaine, des quartiers de la Noue et du Morillon, pour lesquels la ville a obtenu, il faut s’en féliciter et en féliciter notre Maire, d’importantes sommes, mais qui devra aussi conduire la ville à mettre la main à la poche pour les compléter substantiellement,

– Ceux de la rénovation énergétique des bâtiments dont on mesure aujourd’hui plus encore qu’hier, la double nécessité, pour faire face au changement climatique mais aussi à la flambée des coûts de l’énergie,

Rappelons que l’augmentation de l’énergie et la hausse générale des prix qui en découle est évaluée pour notre budget dans une fourchette basse à 1 million d’euros.

– Ceux de l’alimentation, pour lesquels la guerre en Ukraine conforte, si besoin était, les exigences de préparation à une véritable résilience, pour faire face par exemple en cas de crise grave, d’approvisionnement pour nos territoires.

Sur cette question de l’alimentation, dont notre collègue Mireille Alphonse est en charge, l’année 2022 ne sera pas encore une année d’investissements. En effet, l’étude en cours sur les scénarios de possibilité de maîtrise publique de la restauration collective, incluant la restauration scolaire, devant se clore en juin, notre municipalité sera amenée à procéder aux décisions utiles après ce premier semestre.

En revanche dès cette année et dans le prolongement des États généraux de l’alimentation, la mission alimentaire va travailler à la mise en place d’un dispositif d’approvisionnement, puis de répartition en plusieurs points de distributions, de produits alimentaires locaux, à destination notamment des quartiers. Nous aurons l’occasion d’en reparler.

Anne-marie Heugas avait donc eu aussi raison de souligner combien la somme de 30 à 35 millions d’euros consacrée à l’investissement annuel, était un seuil minimal, pour une ville de la taille de Montreuil, pour faire face à l’ensemble des besoins.

D’autant plus que depuis, s’est rajouté une forte reprise de l’inflation, vous ne serez pas étonné que nous ayons approuvé avec l’ensemble de la majorité municipale, un réajustement des recettes de la Ville, à travers une revalorisation de la taxe foncière, pour augmenter le potentiel d’investissement. Cette augmentation des capacités d’investissement se rapprochant des 40 millions pour de nouveaux équipements, va donc permettre de mieux faire face à des besoins cruciaux, même si bien évidemment, ils ne peuvent jamais tous les couvrir.

Je ne reviens pas sur le détail donné par notre collègue Philippe Lamarche, je veux simplement relever quelques éléments positifs que permet le programme d’investissement.

Que notre ville consacre 25,23 millions d’euros dont 19,14 millions d’euros de crédits nouveaux à l’entretien lourd de son patrimoine et au renouvellement de son matériel, ce qui inclut une large part de rénovation énergétique des écoles et des bâtiments publics, des équipements sportifs et culturels ; nous parait en effet une excellente chose. La rénovation énergétique est un gros enjeu : ce ne sont pas Yann Leroy ou Wandrille Jumeaux qui me démentiront.

En matière de transition écologique et fasse au réchauffement climatique, notre ville a adopté la Charte de l’arbre. Nous sommes heureux de pouvoir dire que cette Charte n’est pas seulement une intention, c’est une politique publique, pour laquelle nous nous félicitons d’une ligne de 300 00 euros au prochain budget.

Le 2 mars dernier notre collègue Catherine Dehay, en délégation sur ce sujet, avait convié de jeunes montreuilloi·e·s sur le site de la pépinière du Parc des hauteurs, pour participer aux plantations.

2 200 très jeunes arbres de 41 espèces différentes, valorisant les essences locales, ont été plantés sur ce terrain de 1 473 m² de la ZAC Boissière-Acacia de Montreuil.

Cette création est exemplaire en ce sens qu’elle est un investissement structurant pour l’avenir. Elle va permettre de fournir les arbres pour les promenades des hauteurs qui relie les villes d’Est ensemble. Elle  va donc également nous permettre d’en bénéficier pour Montreuil.

Si nous nous félicitons de ces programmes d’investissements, nous nous félicitons aussi des deux lignes nouvelles, dont une dans le fonctionnement dans ce projet budget 2022 : la gestion urbaine de proximité et la formation des agents.

  • Avec une enveloppe de 1 million d’euros destinés aux interventions urbaines de proximité et dont la gestion sera déconcentrée aux antennes de quartier, pour mieux répondre aux besoins réels et immédiats des habitants.

En tant qu’adjoint à la voirie, je peux témoigner du nombre important de demandes que nous recevons quotidiennement pour des réparations et des améliorations

  • Quant à l’augmentation des crédits en faveur de la formation des agent·e·s municipaux de 300.000 euro, oui la formation des agents est une bonne chose :

on le sait d’autant plus que les agents communaux ont été confrontés ces deux dernières années aux perturbations liées à la crise sanitaire, confrontés à la nécessité de toujours se réadapter aux contextes nouveaux,

et aujourd’hui en délicatesse avec le gouvernement sur la question du temps de travail.

Nous leur disons toute notre solidarité.

Au-delà, nous sommes attentifs aux conditions de travail des agents et ne perdons pas de vue la nécessité d’agir pour l’améliorer. Nous pensons par exemple que nous n’avons pas épuisé la réflexion sur la réponse à apporter pour le Centre technique municipal.

Enfin nous nous félicitons qu’il y ait une ligne budgétaire qui permette la finalisation des aménagements concernant les « chemins de la glisse » pour le plus grand bonheur de nos enfants, nos jeunes. Ils en ont besoin !

En revanche, nous exprimons les plus grandes réserves sur la vidéo protection, non par idéologie, mais parce que nous doutons fortement de la rentabilité, entre guillemets, des sommes qui y sont consacrées.

Si nous ne sommes pas opposés à la vidéo verbalisation pour sanctionner les incivilités routières, comme Rue de Paris et Boulevard de la Boissière, et les dépôts de tas sauvages ; nous voyons bien, par contre, qu’il y a dans l’air du temps chez certains, une forme de soumission, à cette approche idéologique sécuritaire coûteuse, dont aucun rapport n’a jusqu’ici fait la preuve de l’efficacité.

Face au désengagement chronique de l’État dans sa fonction régalienne, et parce que nous sommes très attachés au droit à la tranquillité publique pour tous les habitants, nous persistons à penser que la présence humaine est largement préférable à celle des dispositifs de vidéo. Nous sommes favorables à l’augmentation des effectifs de la police municipale.

Et nous sommes très favorables à l’augmentation des effectifs de la médiation sociale.

Ce n’est pas Liliana Hristache qui me démentira, elle qui, après en avoir été une militante bénévole, assure désormais en tant qu’élue le suivi de ce service qui a fait à maintes reprises la preuve de son efficacité, pour prévenir des conflits, pour en désamorcer d’autres, pour en réguler.

Le service de médiation de Montreuil est très reconnu au niveau national sur lequel nous avons été précurseurs dès 2010. Il gagnerait c’est évident, à être renforcé pour couvrir plus encore le champ de la prévention.

A Montreuil, ville de 111 000 habitants, nous avons un service de 6 médiateurs : à titre de comparaison des villes semblables comme Angoulême : 35 médiateurs
ou Dijon 20 médiateurs pour 100 000 habitants.

Une information sur la mission parlementaire demande au réseau France Médiation  combien de médiateurs il faut par territoire , estimation : 2 médiateurs pour 5 mille habitants en QPV. Rappelons que le service remplit de nombreuses missions.

Sur le plan du budget prévu cette année pour les associations, avec un montant total de subventions porté à 14 millions, en augmentation de 260 000 par rapport à l’exercice précédent, notre municipalité conforte donc le fait associatif, qui on le sait a eu à pâtir de difficultés singulières durant la crise sanitaire.

D’une part sur le plan du lien social qu’il a été difficile de maintenir durant la période, d’autre part, en raison pour nombre d’entre elles, d’absence de recettes liée aux activités interdites.

Parce que ce budget nous parait à la fois soucieux de l’équilibre des finances communales, pertinent et indispensable sur la plupart des investissements, pour répondre aux besoins sociaux des montreuillois, notre groupe écologiste EELV Montreuil écologie, votera ce budget.

Je vous remercie