L’aménagement des abords du tramway T1 doit être l’occasion d’une mobilisation inédite

Conseil municipal du 20 octobre 2021 Intervention d'Anne-Marie Heugas sur la cession à la RATP par la Ville des parcelles communales pour la construction du Site de Maintenance et de Remisage (SMR)

Conseil municipal du 20 octobre 2021

Intervention d’Anne-Marie Heugas sur la cession à la RATP par la Ville des parcelles communales pour la construction du Site de Maintenance et de Remisage (SMR)

Monsieur le Maire, cher·e·s collègues,

Chères Montreuilloises, Chers Montreuillois,

Mesdames, Messieurs,

Pour commencer, je tiens à rappeler que cette délibération est la conséquence du « paquet » qui avait été imposé à la ville de Montreuil lorsqu’il s’agissait de trouver un emplacement pour le futur Site de Maintenance et de Remisage du Tram (SMR) sur le territoire d’Est Ensemble. Le SMR est bien évidemment nécessaire pour la prolongation de la ligne 1 du T1, mais on se souvient de la pression exercée à ce moment-là par, notamment, la Maire de Romainville. Entre un site situé à Romainville et celui qui a finalement été retenu dans les Murs à Pêches, il avait fallu accepter ce dernier.

En effet, pour les écologistes, la réalisation d’infrastructures de transports collectifs est essentielle aussi bien d’un point de vue social, que pour lutter contre le réchauffement climatique et nous avions alors agi en responsabilité pour obtenir cette extension du T1. D’autant que l’on se souvient aussi de l’ensemble des blocages que le maire de l’époque de Noisy-le-Sec s’évertuait à développer.

Pour nous, ce mode de transport doux, qui libère le sol d’une ancienne bretelle incongrue de voie autoroutière, est aussi une occasion de redessiner notre ville, en dessinant de nouvelles continuités entre le haut et le bas Montreuil. J’y reviendrai.

Nous notons donc avec satisfaction dans la présentation de cette délibération le rappel utile en préambule. Je cite : « des recommandations de la ville de Montreuil pour respecter une intégration paysagère, avec un souci d’homogénéisation avec la vocation paysagère du site, sa valeur patrimoniale et son réservoir de biodiversité. »

Nous entendons donc très vigilants à la prise en compte de ces recommandations.

Nous entendons d’autant plus l’être, que nous nous situons dans les Murs à pêches, et que nous sommes à la veille d’un vaste programme d’aménagement des abords du T1, soit plus de 13ha dont 5,5 sur la commune de Montreuil, pour lesquels une concertation a commencé à s’engager.

Soyons francs : nous connaissons bien l’ampleur des enjeux qui surplombent la réalisation de ces aménagements.

L’un des enjeux pour le maître d’ouvrage est nous le savons, financier : les lignes budgétaires nécessaires à la réalisation du T1 ne sont, hélas à ce jour, pas encore créditées. Et la tentation pour le Département de céder à l’appétit spéculatif des promoteurs, afin d’alimenter des lignes budgétaires insuffisamment abondées par l’État, existe.

Pour nous écologistes, élu·e·s de Montreuil comme du Département, d’autres enjeux nous mobilisent et vont nous mobiliser dans les mois à venir.

En effet, on ne peut pas afficher des intentions d’engagement à un haut niveau de la transition écologique, de lutte contre le réchauffement climatique, de lutte contre l’artificialisation des sols, de promotion de l’agriculture paysanne locale, de préservation de la biodiversité, d’augmentation indispensable des surfaces végétalisées et boisées en milieu urbain, pour envisager, parvenus au pied du mur, de sacrifier de vastes surfaces à des enjeux spéculatifs. Même s’il s’agit de pallier les carences de l’État !

Nous sommes avec ce dossier dans un moment crucial pour la prise en compte des attentes qu’exprime de plus en plus la jeunesse de notre pays : on l’a vu avec les grandes manifestations pour le climat, ils attendent des pouvoirs publics des mesures fortes !

Et il y a là une vraie légitimité: en effet, les aménagements que nous réalisons aujourd’hui, ceux sont bien les générations futures qui en « bénéficieront » on en « pâtiront ». Le choix nous appartient ici et maintenant.

Il a été récemment projeté au Méliès, dans le cadre des États généraux de l’alimentation, le film « Douce France ». Unanimement salué, il illustre avec pertinence l’implication heureuse de jeunes de banlieue dans l’attention portée au devenir des terres du Triangle de Gonesse et au-delà, dans leur souhait de faire connaître leurs choix dans l’aménagement des territoires où ils vivent.

Pour nous écologistes, la concertation sur le devenir de ces terrains des abords du Tram doit donc aller au-delà des sentiers battus et trouver les voies et modes originaux pour s’engager plus fortement, avec les jeunes de nos territoires.

Vous l’avez compris, tant pour les abords du SMR que sur ceux de toute la ligne T1, nous écologistes, voulons que cet enjeu soit l’occasion d’une mobilisation inédite et exemplaire. Nous voulons que la part belle soit faite à des forêts urbaines, à de la production agricole, à de belles continuités écologiques entre nos parcs et les Murs à pêches et ceci, avec les jeunes de notre territoire.

Nous sommes disponibles et motivé·e·s pour aller dans ce sens.

Je vous remercie,