Vœu du conseil Municipal du 2 juin 2021
Nos villes et nos quartiers populaires sont particulièrement meurtris par la crise sanitaire. La surmortalité due à la Covid-19 y a explosé, tandis que les ressources des familles baissent et que les perspectives d’emploi sont aujourd’hui quasi inexistantes.
En France, plus de huit millions de personnes sont privées d’emploi ou d’emploi stable. Les salarié·e·s contraint·e·s au chômage partiel ont vu leurs revenus baisser de plus de 16%. Huit millions de nos concitoyen·e·s ont recours à l’aide alimentaire et plus de 300 000 femmes et hommes sont sans domicile…
Alors qu’il est annoncé entre 800 000 et un million de chômeurs supplémentaires cette année, le gouvernement persiste à appliquer sa politique de destruction des droits des demandeurs d’emploi. Sa réforme de l’assurance chômage doit entrer en vigueur dès le 1er juillet prochain. Elle impose un important durcissement des conditions d’ouverture de droits et de rechargement, qui va faire basculer des milliers de personnes dans la pauvreté.
La modification des règles de calcul va fortement impacter les demandeurs d’emploi. Selon l’étude d’impact de l’UNEDIC, environ 1,15 million des allocataires actuels verront, dès l’ouverture de leurs droits, leurs indemnités baisser en moyenne de 27%, cette baisse pouvant aller pour certain·e·s jusqu’à 50%. En outre, on estime à quelque 190 000, les salarié·e·s en contrat court qui, dès la première année de mise en œuvre de la réforme, ne pourront plus du tout être indemnisé·e·s en cas de chômage.
Cela concernera d’abord les travailleuses et travailleurs les plus fragiles, celles et ceux qui avant la crise occupaient un emploi précaire (contrats courts, temps partiels, travailleurs saisonniers, etc.). Cela touchera notamment les salarié·e·s des secteurs les plus sévèrement touchés (hôtellerie, restauration, culture, tourisme, évènementiel, restauration…), et les jeunes, dont les études et la recherche d’un premier emploi ont été particulièrement impactés par la crise sanitaire.
A Montreuil, nous serons particulièrement impacté·e·s par cette réforme avec 27% de nos jeunes de moins de 26 ans qui sont au chômage. Sur les territoires d’Est-Ensemble et de la Seine-Saint-Denis, ce sont des milliers de nos concitoyen·ne·s qui vont être touché·e·s par cette réforme injuste et particulièrement cynique. Cynique, car elle organise un peu plus la précarité et la pauvreté de celles et ceux dont les vies sont déjà extrêmement difficiles. Cynique, car au même moment, les 500 plus grosses fortunes françaises totalisent un patrimoine de 730 milliards d’euros, en augmentation par rapport à l’an passé, et que les multinationales prévoient de distribuer plus de 30 milliards de dividendes !
Ce n’est pas aux travailleuses et travailleurs les plus précaires et les plus pauvres de payer la crise !
C’est au contraire le moment pour le gouvernement d’élaborer un grand plan de lutte contre la précarité, en mesure de garantir une vie digne à toutes et tous !
AINSI,
Le Conseil Municipal de Montreuil, réuni le mercredi 2 juin 2021
- APPELLE SOLENNELLEMENT AU RETRAIT DE LA RÉFORME DE L’ASSURANCE CHÔMAGE
- DEMANDE L’OCTROI d’une ouverture ou prolongation des droits à assurance chômage pour toutes et tous.
- DEMANDE l’élaboration d’un vrai plan de lutte contre la précarité, notamment en augmentant les minima sociaux et en étendant le RSA aux jeunes de moins de 25 ans.
- DEMANDE l’élaboration d’un véritable plan de relance de l’emploi, en augmentant les investissements et en les réorientant vers la transformation écologique de l’économie, permettant la création d’1 million d’emplois.